• Chapitre 3 - Une soirée et deux humoristes

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    Voici le troisième chapitre de ma fiction Rencontre avec JF.

              J’étais en retard, comme à mon habitude, je cherchais ma robe rouge partout. Je la trouvais enfin, la fourrais dans mon sac avec mes chaussures et ma trousse à maquillage et partit en courant rejoindre la station de métro afin de me rendre au café pour éviter d’être encore plus en retard que je ne l’étais déjà. J’arrivais essoufflée pour prendre mon service. J’aimais bien le mercredi puisqu’en plus de chanter, la soirée continuait avec un karaoké qui finissait souvent avec des chanteurs bourrés qui prenait des serveurs en otages pour chanter des chansons paillardes et les crises de fous rires étaient donc plus que présentes, elles étaient obligatoires. 19h30, je servis ma dernière table puis partit en direction des coulisses pour me changer et me maquiller avant mon entrée sur scène. Je me chauffai la voix puis entrai sur scène sous les applaudissements du maigre public surtout venu pour boire un coup entre amis. Je rejoignis le pianiste, Marc, devenu l’un de mes meilleurs amis depuis ces deux ans où il m’accompagnait sur scène, puis regardai le public. Et là, surprise ! Assis à la table la plus proche de la scène, Jérémy Ferrari et son meilleur ennemi Arnaud Tsamère. Un immense sourire étendit mes lèvres quand mes pupilles croisèrent celles de Jérémy, qui sourit à son tour et m’adressa un petit clin d’oeil en murmurant un “merde” avec une lueur d’amusement dans les yeux. Je chuchotais un merci inaudible puis me retournai vers Marc pour lui dire que j’étais prête à commencer.

     

              Après une heure et demi de chant, j’entamai la dernière chanson, Si de Zazie qui, je trouve, véhicule un très joli message d’espoir, mais que je chante surtout en pensant à ma meilleure amie dont c’est la chanson française préférée. Je chantai les dernières notes les yeux fermés pour savourer les applaudissements qui ne tarderaient pas à se faire entendre. A peine Marc joua la dernière note que les bravos fusèrent, me faisant sourire et me réchauffant le coeur, puis j’entendis deux chaises devant moi racler le sol. Je rouvris les yeux et regardai Jérémy et Arnaud debouts en train de frapper le plus fort possible dans leurs mains en criant des paroles de félicitations à tout va. Je leur fis mon plus beau sourire, les yeux pétillants de joie et de reconnaissance tout en rougissant de fierté que le plus jeune soit venu pour me voir en entraînant son aîné. A peine sortie de scène, mon patron vint me voir pour me proposer de me laisser le reste de ma soirée à condition de remplacer Camille lundi après-midi. Proposition que j’acceptai immédiatement en le remerciant et en lui demandant d’envoyer Camille à la table des deux hommes lorsque je les aurai rejoint. Cinq minutes plus tard, je m’asseyais à côté des humoristes alors que mon ami s’avançait vers nous. Je lui demandai de nous apporter trois bières et trois croque-monsieur, mon estomac appuyant ces dernières paroles, m’attirant aussitôt une remarque de Jérémy sur mon grand appétit. Évidemment, la soirée s'enchaina sur le karaoké, les thèmes défilant et les chanteurs d’un soir aussi. Après avoir fini de manger, Jérémy se leva et m’attrapa le bras pour m’entrainer sur la scène, laissant Arnaud à notre table, en me chuchotant qu’il chantait à peu près aussi bien que Joker. Je rigolai et ne m’arrêtai que quand le jeune homme revint vers moi et que je vis la chanson qu’il avait choisi s’afficher sur l’écran où allait bientôt apparaître les paroles. Je pensais qu’il préférait les chansons style rock, alors je fus surprise de voir qu’il voulait qu’on chante Ecris l’histoire de Grégory Lemarchal, jusqu’à ce qu’il me chuchote qu’il était un grand fan de cet artiste parti beaucoup trop tôt. Je crois qu’on a fait le plus beau duo que j’ai jamais fait. On a chanté plusieurs autres chansons, plus ou moins sérieusement, jusqu’à ce qu’Arnaud chuchote une nouvelle idée farfelue à son homologue. C’est alors que Jérémy se leva brusquement, me demandant si je connaissais la version revisitée de Voyage en Italie de Constance et lui. Je souris, après tout j’avais vu ce sketch environ une centaine de fois, le regardant tous les matins depuis quelques mois pour me mettre de bonne humeur pour la journée. Je compris ce qu’il avait l’intention de faire et allai moi-même mettre la chanson pour le karaoké. Il me rejoignit sur scène, et nous chantâmes sa version légèrement revisitée en nous regardant dans les yeux ou en regardant le public, morts de rire devant ce duo, quelques unes étant presque devenues hystériques en reconnaissant la parodie faite dans On n’demande qu’à en rire. Quand nous eûmes terminé, quelques fans sautèrent sur Jérémy pour avoir un autographe et une photo, me l’arrachant du bras qu’il avait saisi. Je rejoignis Arnaud encore plié en deux et je le remerciai pour son idée brillante qui nous avait permis de bien rigoler. Une fois que notre ami nous eut rejoint, je leur dit que je commençai à être fatiguée et que je préférai discuter plutôt que chanter une autre chanson.

     

              Nous discutâmes longtemps jusqu’à avoir fini notre sixième bière, Jérémy nous proposant de finir la soirée chez lui avant de devoir rentrer à pied. Evidemment, nous acceptâmes aussitôt et partîmes en direction du métro pour rejoindre son appart’. A peine arrivés qu’Arnaud s’écroulait déjà dans le canapé alors que Jérémy partait dans la cuisine chercher toutes sortes d’alcool. Je rejoignis Arnaud sur le canapé et discutais avec lui quand Jérém’ revint avec une multitude de bouteilles et trois verres puis mis de la musique, principalement des musiques du genre Indochine mélangées à de la chanson française plus classique. Nous nous servîmes des verres d’alcool plus ou moins forts, en continuant notre conversation, entrecoupées de moments de chants -plus ou moins juste pour l’un d’entre nous- sur les chansons mythiques des années 80-90 que nous connaissons tous par coeur. Vers les trois heures du matin, et deux ou trois bouteilles vides, Arnaud commença à discuter avec la table basse dans le langage des meubles. Morts de rire, Jérémy et moi étions écroulés sur le canapé en nous tenant les côtes. Une fois calmés, Jérémy se leva pour aller chercher une couverture, un oreiller et mon pyjama de fortune de la dernière fois et m’installa un lit sur le canapé puis releva Arnaud et l’entraîna dans sa chambre pour le coucher, l’interrompant dans son débat avec le meuble télé et toujours la table basse. Je partis dans la salle de bain me changer pendant qu’il coupait la musique et criait à Arnaud de faire l’effort d’enlever ses chaussures avant de se vautrer sur le lit. Je revins dans le salon pour m’étaler sur le canapé en m’enroulant dans la couverture, souhaitant au passage une bonne nuit à mon ami.

     

              Le lendemain matin je fus réveillée en sursaut, Jérémy plié en deux en voyant Arnaud écroulé sur moi. Il m’expliqua qu’ils étaient sortis de la chambre sans faire de bruit pour ne pas me réveiller mais Arnaud, et sa maladresse devenue légendaire, s’était pris les pieds dans le tapis du salon et s’était écroulé sur le canapé, et moi par la même occasion. Arnaud se releva, le rouge aux joues, alors que j’éclatai de rire, les côtes légèrement endolories car, malgré le fait qu’Arnaud soit tout fin, il n’était pas léger. Je me relevai et me dirirgeai vers la cuisine pour rejoindre les deux hommes, attirée par l’odeur de pain grillé qui s’en dégageait. Les humoristes étaient déjà attablés, et un couvert était mis pour moi avec un bol de fruits frais qui attendaient de rejoindre mon estomac qui criait famine. Je souris à l’attention de Jérémy et je m’assis à côté de lui, en face d’Arnaud et entamai mon petit-déjeuner en rigolant à leurs blagues, plus ou moins étranges et absurdes concernant celles d’Arnaud.

     

              Après avoir déjeuné dans la joie, les rires et la bonne humeur, nous nous levâmes tous les trois pour aller nous préparer, les garçons me laissant utiliser la salle de bain en premier. Je les remerciai, attrapai mes affaires et m’enfermai dans la petite pièce pour m’habiller. Une fois sortie, Arnaud y entra à son tour pour prendre une douche, me laissant seule avec un Jérémy encore en pyjama -qui moulait parfaitement son torse musclé, ce qui n'était pas pour me déplaire- et apparemment plus en forme que jamais pour me taquiner, mais aussi pour insulter Arnaud dans son dos, le traitant de personne âgé et de mec totalement débile pratiquant un humour à sa hauteur et qui avait conquis 17 personnes en France, à croire que c'était son nombre porte-bonheur. Pendant plus d’un quart d’heure, il me raconta des anecdotes de la tournée du trio, parfois bizarres mais surtout hilarantes, mais il finit par s’impatienter et il cria à Arnaud : “T’es là-dedans depuis vingt minutes alors arrête de t’admirer et sors de là ! T’es moche de toute façon !”. Ce à quoi le principal intéressé répondit : “Je m’admire pas, je me coiffe !”. Un rapide regard à Jérémy me confirma qu’il était, tout comme moi, sur le point d’exploser de rire. Je me laissai donc aller à mon hilarité, entraînant la sienne au passage. Après deux minutes à nous entendre rire, Arnaud avait dû se poser des questions sur les raisons de ce fou-rire incontrôlé et incontrôlable, c’est pourquoi il s’était enfin décidé à sortir de la salle de bain et à nous rejoindre. Arrivé dans le salon, il nous vit tous les deux allongés dans le canapé à nous tenir les côtes tellement nous riions. Il nous demanda ce qui nous faisait rire et il dû attendre quelques secondes avant que l’on retrouve quelques peu nos esprits pour être en mesure d’aligner plus de deux mots sans repartir dans un éclat de rire. En entendant la cause de notre hilarité, Arnaud parut vexé pendant un court instant puis il se mit lui aussi à rire, comprenant parfaitement que vu le désastre capillaire dont il était victime, se coiffer ne servait strictement à rien voire empirait les choses. Nous nous calmâmes peu de temps après, Jérémy partant à son tour prendre une douche et Arnaud et moi discutant sur le canapé du salon, principalement de Jérémy, son aîné étant curieux de connaître les circonstances de notre rencontre bien qu’il ait vu les photos sur Twitter, mais il me racontait également quelques anecdotes du temps où ils participaient tous les deux à On n'demande qu’à en rire, puis au ONDAR SHOW, mais aussi de quelques interviews ensembles et des galas d’ouverture du festival de Montreux qu’ils avaient déjà fait plusieurs fois en duo. Nous discutâmes comme ça durant un peu plus de dix minutes, jusqu’à ce que Jérémy sorte la tête du couloir en se frottant les cheveux avec une serviette déjà humide et nous proposa d’aller au cinéma pour passer un peu plus de temps ensemble. Malheureusement, je dus décliner cette gentille proposition, ma traduction attendant patiemment dans mon appartement que je l’avance puisque je devais la rendre à mon éditeur dans moins de deux semaines. Arnaud, quant à lui, accepta la proposition de son cadet presque immédiatement et parut déçu, tout comme Jérémy, que je ne puisse pas les accompagner. Évidemment j’étais toute aussi déçue qu’eux mais quatre cents pages à traduire en dix jours ça demande du boulot. Je rassemblai donc mes affaires et, voulant rendre le sourire aux deux humoristes, je leur claquai la bise puis leur souhaitai “La bonneuh journée” à la manière du plus jeune avant de partir en leur souhaitant une bonne séance.

    Ecila

     


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