• Il y a trop de gens qui t'aiment

    Toute reproduction ou utilisation sans l'accord de l'auteur est interdite.

    Je suis dans ma voiture, sur la route pour rentrer chez moi, la radio allumée pour essayer de me changer les idées. Ça fait plus de 6 mois que je souffre en silence à chaque fois que je te vois. Toi et tes manières de petit enfant qui me font craquer. J’ai peur… Oui, moi qui n’ai pas peur de grand chose, j’ai peur ! Peur de te perdre si je te parle de ce que je ressens ! Peur de te faire souffrir aussi ! Peur que les sentiments que je ressens pour toi finissent par me submerger et me faire sombrer !

     

    Un abruti qui klaxonne derrière moi me ramène soudain à la réalité. Je réalise alors que je suis au feu, apparemment vert depuis plusieurs secondes puisque l’automobiliste parisien derrière moi paraît plutôt énervé. Je redémarre et la radio me ramène aussitôt à toi. La chanson résumant parfaitement mon état d’esprit résonne dans l’habitacle, à l’unisson avec les battements accélérés de mon cœur. Je n’ai jamais autant détesté la voix d’Hélène Ségara de ma vie. Soudain, mon téléphone sonne. Je regarde le message que tu viens de m’envoyer. Tu m’invites à te rejoindre au bar avec tous les copains de l’émission. Malgré le fait que mon cerveau me hurle que je dois à tout prix m’éloigner de toi pour ma survie mentale, je décide d’écouter mon cœur et mon envie de te voir, d’être auprès de toi.

     

    Cinq minutes plus tard, j’arrive dans la rue que tu m’as indiqué. Je m’arrête et pars à pied vers le bar. Je m’approche et je vous vois tous assis à la terrasse en train de rigoler. Je vais commander un verre de whisky au bar, j’ai besoin d’un alcool fort si je veux me contenir à côté de toi ! Je m’asseois à votre table et essaye de prendre le fil de la discussion. D’un seul coup, les paroles de la chanson de toute à l’heure me reviennent en tête.

     

    “Je te regarde parler avec les gens

    Tu me sembles si léger même transparent

    Je regarde passer les jours, la vie en me disant

    Je ne cherche pas l'amour, je m'y attends”

     

    Ouais, enfin je ne m’attends pas vraiment à ce que l’amour me tombe dessus. Je me suis fait une raison à force. Je préfère te regarder et imaginer ce que ma vie aurait pu être si tu me voyais différemment, pas seulement comme ton meilleur ami à qui tu peux tout raconter, mais comme l’homme que tu aimes comme je t’aime.

     

    “Je te regarde t'amuser et je fais semblant

    Mais je ne peux pas t'empêcher d'être un enfant

    Toi tu fais de grands gestes, tu as l'air si content

    Tu vois des fois je déteste ce que je ressens”

     

              Ah ! Cet air de petit enfant qui m’a tant fait craquer la première fois que je t’ai vu. Toi, toujours si jovial, content de tout, rarement triste. Les seules fois où je t’ai vu triste c’est quand j’étais à la limite de la dépression. On est si proches tous les deux que nos émotions, si elles sont assez fortes, se répercutent sur l’autre. J’en ai marre ! J’en ai marre de devoir me contenter de t’observer ! J’ai envie de t’enlacer, de t’embrasser, de te glisser des petits mots d’amour mais je ne peux pas ! Tu ne m’aimes pas comme je t’aimes !



    “Il y a trop de gens qui t'aiment

    Et tu ne me vois pas

    Je ne sortirai pas indemne

    De cet amour avec toi

    Il y a trop de gens qui t'aiment

    Qui tournent autour de toi

    Tous les mots d'amour

    Que je sème tu ne les entends pas”

     

              Oh oui ! Il y a beaucoup de gens qui t’aiment, qui t’adulent même ! Tes fans, tes amis, enfin... nos fans, puisque la plupart de tes fans sont également mes fans, et nos amis aussi, puisque ce sont des amis communs, des humoristes pour la grande majorité, principalement ceux de On N’demande Qu’à En Rire d’ailleurs… J’ai essayé de te faire comprendre ce que je ressens mais c’est trop dur. Je n’arrive pas à te le dire clairement alors j’ai essayé les allusions, des petits mots à double sens glissés dans nos conversations…

     

    “Je me sens si loin de toi à des moments

    Je ne voudrais pas que tu crois que je t'attends

    Je me force à espérer, mais je me mens

    Alors je te regarde t'éloigner tout doucement”

     

              Je ne me suis jamais senti si loin de toi, surtout là, en ce moment. Tu es à quelques centimètres de moi à peine et pourtant à tu es à des milliers de kilomètres d’être ce que je veux. Si près mais si loin à la fois. J’ai perdu espoir depuis longtemps, enfin pas tout à fait, je suppose qu’au fond de mon cœur, une partie de moi espère toujours que tu finiras par éprouver les mêmes sentiments que moi. Mais je préfère ne pas l’écouter, je préfère te laisser vivre sans que tu doives te soucier de moi et de mon mal-être quand je suis près de toi.

     

    “Il y a trop de gens qui t'aiment

    Et tu ne me vois pas

    Je ne sortirai pas indemne

    De cet amour avec toi

    Il y a trop de gens qui t'aiment

    Qui tournent autour de toi

    Et moi évidemment,

    Je t'aime à mes dépends”

     

              Je t’aime et je souffre. Mais ne dit-on pas que l’amour fait mal ?

     

    “Il y a trop de gens qui t'aiment

    Et tu ne me vois pas

    Je ne sortirai pas indemne

    De cet amour avec toi

    Il y a trop de gens qui t'aiment

    Et tu ne vois même pas

    Que c'est à cause de toi que je mène

    Chaque jour ce drôle de combat”

     

    Un drôle de combat… C’est exactement ça ! Un combat contre mes sentiments et l’attirance que je ressens envers toi ! Tu trouverais sûrement ça drôle si tu savais… Drôle parce qu’à la base je suis plutôt branché femme, drôle parce que je ne me serais jamais imaginé tomber amoureux d’un autre homme, de mon meilleur ami…

     

    “Il y a trop de gens qui t'aiment

    Et tu ne vois même pas

    Que c'est à cause de toi que je mène

    Chaque jour ce drôle de combat”

     

    Les paroles ont défilées dans ma tête en même temps que mes pensées, mais je ne peux pas vraiment dire combien de temps j’ai été “absent”. Ta main qui se pose sur la mienne me ramène à la réalité. Je relève la tête et je croise alors ton regard inquiet. Tu me demandes si je vais bien et, sans te répondre, je me lève brusquement et quitte la terrasse et nos amis. Je me dirige vers une ruelle non loin de là avec une seule envie, m’écrouler sur le sol et pleurer tout ce que je retiens depuis trop longtemps. Mais, visiblement tu n’as pas vraiment envie de me laisser tranquille puisque tu me suis. J’accélère mais tu me rattrapes et me retiens par le bras. J’essaye de me dégager mais tu tiens bon et je finis rapidement par capituler, n’ayant pas la force de me battre contre toi. Tu me demandes ce qui ne va pas, pourquoi j’ai réagi comme ça… Silence... Silence qui me paraît durer dix minutes mais qui en réalité n’a pas dû durer plus de trois ou quatre secondes. Je suis au bord de la crise de nerf et tu as dû le remarquer puisque tu m’entraînes dans la ruelle vers laquelle je me dirigeais avant que tu ne me rattrapes. À peine nous sommes entrés dans la ruelle que je fonds en larmes sous ton regard incompréhensif. Je m’écroule par terre, comme un mec bourré en fin de soirée, et me lâche complètement. Je suis secoué par les sanglots. Tu t’inquiètes et tu insistes pour que je t’expliques ce qui me mets dans cet état.

     

              J’ai mal Arnaud. Mon cœur souffre tellement. Je suis amoureux mais je sais parfaitement que cet amour est à sens unique. La personne n’est pas au courant mais je n’ai pas besoin de ça pour le savoir. Alors, s’il te plaît Arnaud, laisse moi, je ne te demande que ça…

     

              Malgré ce que je viens de dire, tu n’as apparemment pas envie de m’écouter et de me laisser. Mes yeux sont secs, je n’ai plus de larmes à verser mais mon corps est encore secoué de sanglots. Tu t’abaisses pour te mettre à ma hauteur et me demandes de qui je parle, qui est cette personne dont je suis amoureux. J’ai peur de te répondre… Mais je finis par le faire…

     

              C’est toi que j’aimes…

     

    J’ai dit cela dans un souffle, je ne suis pas sûr que tu m’ais vraiment entendu. Je relèves la tête pour voir ta réaction. Tu me parais surpris, soit tu as entendu, soit tu te demandes ce que je viens de dire. Apparemment, c’est la deuxième solution puisque tu me demandes de répéter. Mais je n’en ai pas la force… Tu n’as pas l’air de vouloir me laisser tranquille et tu insistes même pour que je te répondes. Ma gorge est sèche, je ne peux plus parler. Alors, je décides de rassembler mon courage pour te le faire comprendre sans parler. Je me redresse pour que nos visages soient à la même hauteur. Je fermes les yeux et respire un bon coup. J’avances mon visage pour lier nos lèvres et te faire passer l’amour qui me consume depuis bien trop longtemps. À ma grande surprise, tu ne me repousses pas. Tu n’approfondis pas non plus ce baiser. Tu finis par t’éloigner de moi et me regarder. Je n’arrive pas à décrypter la lueur dans tes yeux jusqu’à ce que tu murmures un “je t’aime Jérémy” à peine audible mais que mes oreilles ont pu parfaitement capter, attendant depuis tellement longtemps de t’entendre prononcer ces mots. Mon cœur fait un bond. Mes mains viennent se placer dans ta nuque, les tiennes viennent jouer dans mes cheveux, nos visages se rapprochent et nos lèvres viennent sceller notre amour dans un baiser passionné.

     

    Arnaud, mon meilleur ami, mon amour et désormais mon amant…

     

    Ecila

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :